samedi 6 mai 2017

DYSLEXIE ET DYSORTHOGRAPHIE : COMMENT LES DIAGNOSTIQUER ? Audrey Cauchon

La dyslexie et la dysorthographie sont deux des troubles d’apprentissage les plus courants. En quoi consistent-ils et quelles en sont les causes ?

Qu’est-ce que la dyslexie et la dysorthographie?

Les difficultés à lire et à écrire touchent un bon nombre d’élèves. La problématique la plus courante qui affecte la lecture et l’écriture est la dyslexie-dysorthographie : un trouble spécifique d’apprentissage relié à l’identification des mots écrits (dyslexie) et à l’acquisition de l’orthographe (dysorthographie). Il est possible qu’un enfant soit dyslexique-dysorthographique ou dysorthographique seulement.
Même si l’enfant peut faire des progrès, il s’agit de difficultés durables. Aussi, il n’est pas possible d’expliquer l’ampleur des difficultés de l’enfant par d’autres sources de difficultés scolaires : un milieu défavorisé, un déficit sensoriel (problème de vision ou d’audition), un problème psychoaffectif ou un problème physiologique (exemple : problème de sommeil). Évidemment, si l’enfant dyslexique-dysorthographique présente d’autres sources de difficultés scolaires en plus de son trouble spécifique d’apprentissage, ses difficultés seront plus grandes.


Troubles associés

Il arrive aussi très souvent que l’enfant dyslexique-dysorthographique ait un autre trouble associé, comme la dysgraphie, la dysphasie, un déficit d’attention (TDA/H), la dyscalculie, etc., ce qui encore une fois peut contribuer à exacerber les difficultés de l’enfant.
La dyslexie-dysorthographie résulterait d’un fonctionnement différent du cerveau. Autrement dit, nous ne pouvons pas nous en rendre compte quand l’enfant est un bébé, mais ce trouble est pourtant présent depuis le tout début de la vie. À l’origine de la dyslexie-dysorthographie, trois déficits sont possibles : le déficit phonologique, le déficit visuo-attentionnel et le déficit mnésique.

Le déficit phonologique (déficit touchant les sons) se manifestera chez l’enfant par des confusions auditives en lecture et en écriture : p/b, t/d, c/g, f/v, s/z, ch/j, m/n, gn/ni, è/in, a/an, o/on, etc.
Le déficit visuo-attentionnel, quant à lui, se manifeste chez l’enfant par des difficultés à tenir compte de toutes les lettres du mot écrit en lecture. Quand il lit, l’enfant ne voit pas toujours les mots de la même façon. Il rencontre donc d’importantes difficultés à lire et c’est aussi difficile pour lui d’orthographier les mots, car les modèles de mots écrits ne sont pas stables. L’enfant qui présente un déficit visuo-attentionnel sera ainsi plus sensible à la grosseur ou à la police des caractères.
Finalement, le déficit mnésique (déficit de la mémoire lexicale orthographique) se manifeste surtout chez l’enfant par des difficultés à orthographier les mots : mèson (maison), anfen (enfant). L’enfant a une forte tendance à oublier l’orthographe des mots déjà appris.
Un enfant peut présenter un de ces trois déficits ou plus d’un déficit. Le trouble d’apprentissage sera alors qualifié de « mixte ». Il est aussi important de noter que les déficits peuvent engendrer des signes similaires. Par exemple, les confusions visuelles (b/d, p/q, m/n, u/n, t/f, e/a, ou/on, etc.) peuvent aussi être notées chez les enfants qui présentent un déficit visuo-attentionnel ou mnésique.

Surveiller les manifestations

Bien que la problématique soit présente chez l’enfant dès la naissance, les signes de dyslexique-dysorthographie apparaissent le plus souvent lors des premières années à l’école. Il est certain que les difficultés se manifesteront plus tôt chez un enfant qui présente un ou des déficits plus importants. Les premiers signes apparaissent lors des ateliers de littératie à la maternelle, incluant bien souvent des activités de conscience phonologiques et de sons et lettres. Il est aussi important d’être attentif à d’autres signes : est-ce que l’enfant peut écrire son prénom et reconnaître les prénoms de ses petits copains? Les signes de dyslexie-dysorthographie sont souvent présents dès le 1er cycle du primaire (1re année, 2e année).
Malheureusement, il arrive que la dyslexie-dysorthographie soit décelée plus tardivement au primaire, voire au secondaire. Les enseignants, les orthopédagogues et les parents sont les personnes qui côtoient le plus l’enfant au quotidien. Ainsi, ils ont un rôle important d’alerte lorsqu’ils doutent d’une problématique de lecture ou d’écriture chez un enfant.


À retenir


  • La dyslexie est un trouble d’apprentissage relié à l’identification des mots écrits, et la dysorthographie, à l’acquisition de l’orthographe.
  • L’enfant dyslexique-dysorthographique peut présenter un autre trouble associé.
  • Trois déficits sont à l’origine de la dyslexie et de la dysorthographie : le déficit phonologique, le déficit visuo-attentionnel et le déficit mnésique.
  • La dyslexie et la dysorthographies sont présentes dès la naissance, mais les premiers signes apparaissent lors des ateliers de littératie à la maternelle.


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